Message 7/* Alphonse Montfort, artiste voyageur


Vous vous souvenez ? La première fois que Léon rencontre Montfort, c'est dans l'atelier d'Horace Vernet. Le jeune peintre est accompagné d'un animal. Q8 / Lequel ?
(Relisez la page 32.) 
Evariste-Vital Luminais (1822 - 1896), Chiens de chasse (détail)
Bacchiacca (1494-1557), Portrait de jeune femme tenant un chat (détail),  1525
Albrecht Dürer (1471-1528), Le singe

Extrait n°1 (page 33)
"Que faire ? Je posai devant moi la feuille blanche et le dessin qu'on m'avait donné à reproduire. Il me sembla tout à coup que mon cœur cessait de battre. J'eus la respiration coupée. Reprenant peu à peu mes esprits, je me pinçai la joue pour mettre en doute ma vision. Non, je ne rêvais pas. Mon trouble devait être apparent, car le dénommé Montfort s'en inquiéta." 
Extrait n°2 (page 49) 
"Pour la première fois depuis des années, je pleurais.
Montfort se leva pour me prendre dans ses bras. Il me serra contre lui sans dire un mot. Il respirait avec calme, je m'apaisai peu à peu. On entendait la pluie chanter sur les verrières.
- Tiens, murmura-t-il en me tendant son mouchoir, assieds-toi près de moi. Tu vas prendre ce crayon et dessiner. Oui Léon, tu vas dessiner sans intention, seulement en pensant à bien respirer et à laisser ton coude et ton poignet souples.
- Monsieur, je n'ai pas le cœur à dessiner.
- Appelle-moi Alphonse et fais-moi confiance. Ton cœur est trop plein. Vide-le un peu sur le papier." 

Q9 / Choisissez dans la liste les qualités de Montfort mises en évidence dans ces deux extraits.

abordable - accessible - accueillant - affable - affectueux - agréable - aimable -  altruiste - ambitieux - amical - amusant - appliqué - attentif - attentionné - autonome - bienveillant - bon - calme -  chaleureux - charmant - charmeur - compétent - conciliant - confiant - constant -  cordial - courageux - cultivé - curieux -   délicat - digne -  discipliné - discret - disponible - doux - engageant - enjoué - enthousiaste - fin - gai - généreux - hospitalier - intelligent - intuitif - jovial - joyeux -  liant - logique - modeste - obligeant - observateur - organisé - ouvert - paisible - patient - persévérant -  plaisant - ponctuel - positif - précis - prévenant - prévoyant - protecteur - radieux - raisonnable - rassurant - réaliste - réceptif - reconnaissant - respectueux - responsable - rigoureux -  secourable - séduisant - serviable - simple -  sincère - sociable -  sympathique - volontaire -  

Q 10 / Et vous, quelles sont vos trois plus grandes qualités ?




Parmi les jeunes peintres que nous avons mis en scène dans le roman, j’ai une tendresse particulière pour Antoine Alphonse Montfort. Ses amis le disent fidèle et sincère. Nous le savons curieux et ouvert sur le monde.

 Il naît à Paris le 3 août 1802.
Dessinateur précoce, il devient l’élève d’Horace Vernet en 1816 et entre dans l’atelier de Gros en 1820. Il fréquente aussi Théodore Géricault à qui il aime demander conseil.
Nous nous sommes appuyés sur cet élément biographique pour le choisir comme « grand frère », ou tuteur de notre jeune Léon.

Grâce à Horace Vernet, Montfort est nommé en 1827 professeur de dessin des jeunes officiers de marine sur la frégate La Victorieuse.
Pendant deux années, il visite la Corse, Malte, les îles grecques, Constantinople, les côtes de Syrie et d’Egypte.
Dix ans plus tard, il retourne en Orient.  Beyrouth, Gaza, Damas, Jérusalem, la Transjordanie, l’Arabie Pétrée jusqu’à Akaba sur la mer Rouge.


Extrait de son journal du 21 février 1837 :
« Le matin nous avions dépassé la pointe de Rhodes et courions vers la pleine mer, poussés par le vent du nord-ouest. Nous laissions à la gauche les montagnes de l’Asie, aux sommets couverts de neige et enveloppés de nuages. Le vent a continué à nous pousser violemment. Il est maintenant onze heures du soir ; même temps ; notre petit cutter bondit victorieusement sur les hautes lames qui nous environnent. »

Deux études de bateaux ; les côtes de Smyrne, 1838, pierre noire, 21 x 31 cm, Département des Arts graphiques, musée du Louvre


Le peintre dessinateur n'a rien à fuir,
il part simplement découvrir.
Peindre avec de la matière, c'est recouvrir un support,
mais mélanger le pigment à l'eau 
et le déposer sur le papier humide,
c'est découvrir à quel point la feuille blanche laissée en réserve
renvoie la lumière.

Le peintre voyageur n'a rien à fuir,
il part simplement découvrir.
Le dos contre le mât, les yeux au-delà du bordage,
il écoute la langue grecque et observe.
La vague est haute, il se souvient
de l'ancienne Méduse, il se souvient du tableau du naufrage.

Deux vues panoramiques de côtes, prises de la mer : Chio, 1838, pierre noire, 21 x 31 cm, Département des Arts graphiques, musée du Louvre

Le peintre fidèle n'a rien à fuir,
il part simplement découvrir.
Droit et juste, on l'aime pour ce qu'il est.
Il partage ses pensées dans ses carnets,
veut raconter, montrer, témoigner, sans ajouter ni enlever.
      Passionné de rencontres, en toute amitié.
(HMB)

Groupe d'hommes assis, 1838, mine de plomb, 21 x 31 cm, Département des Arts graphiques, musée du Louvre


Terrain accidenté planté de quelques sapins et des rochers, 1838, mine de plomb et aquarelle, 27 x 38 cm, Département des Arts graphiques, musée du Louvre







De ses voyages, il rapporte des notes de voyage très détaillées et des centaines de dessins à valeur documentaire qui lui servent à exécuter des compositions plus poussées
Une citerne sur le Mont des oliviers, 1838, mine de plomb, Département des Arts graphiques, musée du Louvre
  
Il s’intéresse aux peuples qu'il découvre, à leur mode de vie et leurs coutumes. Il dessine avec une grande précision les paysages, les personnages et les animaux, les moindres détails des vêtements, des objets et des harnachements.
           Il apprend l'arabe. Il partage la vie des nomades, s'habille comme eux, voyage avec les caravanes et dort sous la tente. 
Halte d'une caravane, 1840, aquarelle sur traits de crayon noir, 25 x 33 cm, Département des Arts graphiques, musée du Louvre
         Son témoignage est objectif et sincère, bien loin de la vision héroïque ou intemporelle des peintres orientalistes.
           Il meurt le 28 septembre 1884.



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